Selon l’Observatoire National de la Sécurité Électrique (ONSE) en 2021, 240 000 incendies de maisons individuelles ont été signalées.
Entre 20 % et 35 % des incendies dans les habitations étaient d’origine électrique et réparties en :
- 2/3 seraient dûs aux composants de l’installation électrique (défectueuse ou surchargée). Une surcharge arrive par exemple lorsqu’un objet demandant une forte tension est allumé pendant une durée longue sur une prise classique (SPA, voiture électrique, radiateur d’appoint…)
- 1/3 serait dû à des comportements humains inadaptés (plaques électriques non éteintes…)
L’Observatoire nous rapporte également que 85% des installations électriques de plus de 15 ans comportent au moins une anomalie électrique.
Les autres causes de départ de feu en maison individuelles sont l’inflammation d’un objet à proximité d’une source de chaleur (linge sur un radiateur par exemple), le barbercue, la cigarette, la cheminée non ou mal ramonée, un jeu d’enfant, des bougies, des liquides inflammables et les décorations de Noël.
Les incendies sur les panneaux photovoltaïques sont rare, et concernent à 99% les installations intégrés au bâti (mode de pose très rare de nos jours, rencontré surtout en zone d’Architecte des Bâtiments de France).
Mais le risque 0 n’existe pas.
1/ A quoi sont dus les incendies des panneaux photovoltaïques ?
Les causes peuvent être :
Un malfaçon lors de la pose des panneaux et de leur raccordement électrique qui engendre la formation d’arcs électriques, la fonte de câbles, des courts circuits…
Un défaut de fabrication des panneaux. Un exemple tristement célèbre est celui des panneaux solaires de la marque « Scheuten » en 2012 dont les boîtiers ont fait face à un défaut de fabrication ayant induit de nombreux incendies.
Une surtension due à la foudre qui entraîne une dégradation de l’installation électrique, (voir notre article sur les panneaux photovoltaïques et l’orage : https://www.electron-solaire.fr/post/prot%C3%A9ger-des-panneaux-solaires-de-l-orage-foudre-et-gr%C3%AAle )
Un échauffement de la charpente. Lorsque les panneaux photovoltaïques produisent de l’électricité, ils chauffent et peuvent monter atteindre des températures supérieures à 50°. Si l’installation n’a pas été correctement réalisée, dans le cas des intégrations au bâti notamment, cela peut chauffer le bois de la charpente et l’isolation juste derrière et provoquer une inflammation.
2/ Les prescriptions du SDIS en matière de sécurisation des installations
Le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours) formule des préconisations sur les bâtiments publics, au moment de l’instruction du permis de construire, mais pas dans le cas des maisons individuelles ou des entreprises privées.
Ces préconisations concernent la coupure dans le cas d’une intervention des services de secours de :
L’alimentation de la consommation du bâtiment,
Le circuit AC (courant alternatif) des onduleurs au plus près du point de livraison,
Le circuit DC (courant continu) au plus près des modules PV.
Les organes de commande de coupure doivent être regroupés, leurs nombres doit être limité à deux et le séquencement de leurs manœuvres indifférents.
3/ Guide de doctrine opérationnelle (GDO V2-2017) établi par le ministère de l’intérieur en septembre 2017
Ce guide indique de manière précise la manière de procéder à l’intervention dans le cas d’un incendie touchant des panneaux solaires. On y trouve par exemple :
- L’interdiction de mettre en contact la nacelle ou un pompier avec un panneau photovoltaïque (respecter une distance minimale de 1m)
- L’obligation de procéder à la coupure d’urgence du système (mais les panneaux continuent à produire : le risque en amont de l’onduleur est permanent). Sont coupés le compteur de production des panneaux, le compteur de consommation ERDF, la coupure spécifique des panneaux si elle existe. Est rappelé que l’incendie des panneaux ne doit pas faire oublier la coupure des fluides (électrique et gaz le cas échéant dans la maison)
- Interdiction d’utiliser le jet droit (risque de choc électrique) avec préconisation d’utilisation d’une lance à jet diffusé d’attaque à plus de 5m (mise en garde contre les eaux de ruissellement en contact direct avec l’installation)
- Tous les agents extincteurs sont efficaces : eau, extincteurs poudre, CO2, eau pulvérisée)
- Ne pas déblayer en journée (enlever les morceaux de panneaux et de structure fondue), attendre la nuit
Il impose également le port d’un équipement de protection individuelle (EPI) pour tout le personnel intervenant
4/ La conduite en cas d’incendie (SDIS 31)
Le SDIS de la Haute Garonne confirme qu’il s’appuie sur le Guide de doctrine opérationnelle établi par le Ministère.
Le Co2 peut être utilisé en fonction de l’ampleur du sinistre (une analyse de risque est effectuée pour le définir).
5/ Que faire en cas d’incendie ?
Couper l’électricité, faire sortir les personnes et appeler les pompiers en précisant impérativement qu’il y a des panneaux photovoltaïques pour qu’ils puissent amener le matériel adéquat (notamment du CO2 si besoin) et prévenir Enedis.
Il est indispensable de prévenir les pompiers de la présence de panneaux photovoltaïques sur un lieu d’incendie, de manière à ce qu’ils puissent amener tout le matériel nécessaire. Beaucoup de rumeurs ont circulé sur le fait que les pompiers laissaient bruler les maisons lorsqu’il y avait des panneaux solaires, et certaines personnes ont préféré cacher la présence de panneaux pensant que dans le cas inverse, les pompiers ne se déplaceraient pas.
Les pompiers viennent toujours éteindre un incendie et ne laisser rien bruler. Mais il est indispensable qu’ils puissent se préparer correctement, aussi, il est primordial de les avertir.
En conclusion, les incendies sur les panneaux photovoltaïques sont ultra rares, surtout en cas d’installation en sur-imposition avec micro-onduleurs, mais le risque 0 n’existe pas. De plus, un incendie peut se déclarer à un autre endroit de la maison puis gagner les panneaux solaires. Dans ce cas, contactez les pompiers et prévenez impérativement de la présence des panneaux.