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Prise en compte du photovoltaïque dans le DPE (Diagnostic de Performance Energétique)

Le DPE (Diagnostic de Performance Energétique) a été modifié en 2021 :

- Il est devenu opposable (et non plus informatif)

- Il est calculé suivant une méthode conventionnelle (appelée méthode 3CL pour Calcul de la Consommation Conventionnelle des Logements) et non plus comme cela était possible auparavant à partir des factures d’énergie

- L’étiquette affichée (entre A et G) prend en compte les émissions de gaz à effet de serre. C’est d’ailleurs la moins bonne note (entre la consommation d’énergie primaire et les émissions de gaz à effet de serre) qui est retenue

- Il comprend maintenant 5 usages (et non plus 3) : Chauffage et refroidissement, eau chaude sanitaire, ventilation, éclairage et auxiliaires (de chauffage et refroidissement, d’eau chaude sanitaire et de ventilation)

- Il prend en compte le confort d’été (passif, c’est à dire sans le système de rafraichissement ou de refroidissement)


Le DPE prend en compte la production des panneaux photovoltaïques, mais seulement la partie autoconsommée.



Informations intégrées au DPE


Lors de l’établissement du diagnostic, le diagnostiqueur doit rentrer :

- La surface des panneaux photovoltaïques

- L’inclinaison des panneaux photovoltaïques par rapport à l’horizontale.


Pour indiquer la surface, le diagnostiqueur peut utiliser la facture de l’installateur ou un bon de livraison du fournisseur (si elle la mentionne), ou encore aller mesurer la taille des panneaux lui-même (uniquement dans le cas d’une toiture terrasse et si cette mesure peut être réalisée en toute sécurité).

Dans le cas où la surface des panneaux n’est pas indiquée sur un document cité ci-dessus ou que la mesure ne peut être réalisée, le diagnostiqueur devra multiplier le nombre de panneaux par 1,6m2. Sachant que les panneaux photovoltaïque mesurent maintenant plutôt 1,8m2, cette estimation est défavorable et indiquera une production moindre. Il est donc intéressant de demander à son installateur d’indiquer la surface de panneaux sur sa facture.




Calcul de la production


Dans la méthode 3CL, la production journalière des panneaux solaires est calculée en multipliant un coefficient de pondération (relatif à la pente du toit en degré) à la surface de capteurs à un rendement moyen de 17% à un ensoleillement moyen spécifique à la zone climatique (en kWh/m2) à un coefficient de perte de 0,86 divisé par la surface habitable.


Par exemple, pour une maison récente (RT2012) de 195 m2 à Toulouse qui serait équipée de 12 panneaux (dont la surface ne peux pas être mesurée ou relevée sur facture donc serait estimée à 1,6m2 chacun soit 19,2m2) orientés Sud Est (coefficient de pondération 1) :


Production photovoltaïque = (1 * 19,2 * 0,17 * 1912 * 0,86) / 195 = 5 392,32 kWh/m2


1912 étant l’ensoleillement en kWh/m2 pour la zone H2C où se situe la ville de Toulouse


Dans ce calcul, nous pouvons voir les limites de la méthode conventionnelle. En effet, le rendement des panneaux photovoltaïques actuels n’est pas de 17% mais plutôt de 20 ou 21%.

Le plus, le coefficient de perte n’est pas de 86% mais plutôt 2%.

Nous pouvons également noter que la carte des zones climatiques n’est pas très adaptée aux calculs d’ensoleillement : la zone H2c s’étendant de Bordeaux à Font Romeu où l’ensolleillement sera très différent : entre 1450 et 1500 à Bordeaux et 1900 à Font Romeu




Calcul de la part autoconsommée


Quel que soit le mode de raccordement (autoconsommation totale, revente totale et autoconsommation avec revente du surplus), c’est une part d’autoconsommation forfaitaire qui sera prise en compte dans le DPE


Cette part estimée est relativement faible et se calcule comme ceci :

Consommation électrique totale * Taux d’autoconsommation


Le taux d’autoconsommation est calculé en prenant en compte pour chaque usage électrique (Chauffage électrique, refroidissement, eau chaude sanitaire électrique, éclairage, auxiliraires et autres usages domestiques) un taux d’autoconsommation propre. Celui-ci est moyen sur les usages de ventilation, usages domestiques et refroidissement et très faible sur les usages de chauffage, d’eau chaude sanitaire et d’éclairage. Cela correspond aux usages qui peuvent être programmés la journée au moment où les panneaux produisent.


En reprenant l’exemple de la maison à Toulouse pour laquelle nous avons calculé une production photovoltaïque de 5392,32 kWh/m2, nous arrivons à une production autoconsommée de 136 kWh/m2, c’est à dire 2,5% ! La réalité des calculs de production photovoltaïques nous amène sur cette même maison à 25% !

L’ajout de ces panneaux sur le DPE nous a fait gagner 2 kWh/m2/an passant de 52 kWh/m2/an sans les panneaux à 50 kWh/m2/an.



On voit donc que la production photovoltaïque, bien que prise en compte dans le DPE, n’est que très faiblement valorisé.

Le gouvernement pousse beaucoup au développement des énergies renouvelables et en particulier du photovoltaïque. Il faut donc espérer que de ce côté là également, l’actualisation des formules de calcul d’autoproduction évolue pour devenir plus représentatives de la réalité.

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